RENCONTRE D'ACTEURS

«Femmes intérieur/extérieur»

Pour l’édition 2024, le festival GeoRegards propose une Rencontre d’acteurs autour de la thématique :

Géographies des femmes, femmes en géographie.

Quels regards cinématographiques sur la place des femmes dans les territoires ?

A partir de deux films :

  • Le film documentaire Entre tes mains d’Aurore Emaille, 2023, durée 57 minutes
  • Le court métrage Hors de l’eau de Jela Hasler, 2021, durée 12 minutes

 

La ville demeure un espace genré où les déséquilibres entre hommes et femmes restent profonds. Dans l’espace public, comment les pratiques spatiales des hommes et des femmes révèlent-elles des inégalités de mouvement et d’appropriation ? Comment l’urbanisme peut-il favoriser l’appropriation de l’espace public par tous et toutes ?

Par le prisme des statistiques, il ne fait aucun doute : l’agriculture est un monde d’hommes : les femmes ne représentent encore qu’un quart des chefs d’exploitations en France, soit le même niveau qu’il y a dix ans. Pour autant, des études semblent indiquer que les femmes apportent une dynamique professionnelle différente, réinventent les pratiques agricoles à leur manière, proposent d’autres manières de faire, de travailler, de produire : peut-on parler d’une agriculture au féminin ?

 

La projection est suivie d’une table ronde et d’échanges avec le public en présence de géographes et d’acteurs locaux :

  • Marie Bonneville, productrice de plants et semences biologiques. Native de La Brigue dans la vallée de la Roya Marie Bonneville a créé il y a une dizaine d’années le Jardin Rocambole sur des terres familiales. Dès son entrée dans le monde du maraîchage elle a produit la plupart de ses semences pour cultiver des légumes biologiques issus de semences paysannes. (https://www.jardin-rocambole-roya.com/presentation/lequipe)
  • Nicole Cadène, historienne, chercheuse associée à l’UMR TELEMMe (AMU-CNRS), membre du GeFeM (Genre, Femmes, Méditerranée).
  • Christophe Camoirano, cofondateur, gérant et producteur au sein de la société Girelle Production. (https://www.girelle.fr/home)
  • Aurore Emaille, réalisatrice du documentaire Entre tes mains.
  • Karine Emsellem, maître de Conférences en géographie humaine à l’Université de Nice Sophia Antipolis, et spécialiste de géographie régionale et d’aménagement du territoire.
  • Samira Harmel, membre de l’association Femme Dans La Cité de La Seyne sur Mer.  (http://fdlc83.fr/)
  • Eugénie Le Bigot, docteure en Géographie de l’Université de Caen Normandie, Chercheuse associée, Laboratoire ESO (UMR CNRS 6590) Université de Caen Normandie. Sa thèse en géographie sociale porte sur les Pratiques de femmes dans les espaces publics : représentations, stratégies corporelles et inégalités sociales : une comparaison entre Caen, Rouen et Portsmouth.

 

Cette table ronde abordera trois problématiques :

  • Territoires confisqués, femmes invisibles ?

Dans les films projetés, les femmes, le personnage Elie à Zurich et Marie Bonneville à la Brigue dans la vallée de la Roya, occupent l’espace de l’écran et les territoires urbains et ruraux.

Pour autant, n’est- ce pas une façon de prendre le contrepied d’une réalité où les femmes restent encore largement invisibles, que ce soient dans les espaces publics urbains ou dans les territoires agricoles historiquement d’abord et avant tout essentiellement masculins ?

  • Un rapport féminin aux territoires ?

Le documentaire montre un parti pris poétique dans son approche, est-ce une façon de revendiquer ou du moins de laisser entrevoir un rapport au territoire différent de la part des femmes ?

Dans le court métrage, Elie est une femme qui semble à l’aide dans les espaces publics urbains : est-elle une femme « hors norme », « courageuse » et libre, peu représentative des pratiques spatiales des femmes dans les espaces publics urbains qui restent encore contraintes ? 

  • Mixité et inclusivité : les femmes, actrices du changement ?

Dans le documentaire, Marie Bonneville nous dit « je suis jardinière de mon jardin » : est-elle par-là représentative des femmes comme porteuses de changement dans les pratiques agricoles ? Par ailleurs, elle n’est pas seule dans son jardin : les femmes seraient-elles porteuses aussi de mixité ?

Le personnage d’Elie préfigure-t-il une nouvelle façon de pratiquer la ville pour les femmes ?